Tokyo

Je suis arrivé à l’aéroport de Narita, à l’est de Tokyo, après un vol sans histoire de 2 grosses heures. J’avais acheté mon billet d’avion en Corée, à Mokpo avec l’application lastminute.com. Ma CB y étant enregistrée et les adresses IP n’entrant pas en compte, je n’avais pas eu de problème de paiement. 80 € pour un vol direct Jeju – Tokyo, c’était correct. Le passage des douanes s’est fait sans problème également. L’aéroport était à environ 1 heure de Tokyo qu’on pouvait rejoindre avec une ligne de train (entre autres, il y avait aussi la route). Charlotte, la Française croisée à Andong, m’avait donné sa carte Suica qui ne lui servait plus. La carte Suica est une carte de paiement prépayée, rechargeable à volonté (uniquement en espèce) et se périmant au bout de 10 ans d’inutilisation. Elle sert pour les transports (avec une légère réduction de 5 % par rapport au prix des tickets individuels) mais également dans de nombreux commerces, distributeurs de boissons (il y en a absolument partout !) et restaurants. C’est un peu comme la carte Ocotpus à Hong Kong ou Tmoney en Corée. Cette carte m’a évidemment été très utile.

Un petit aparté sur le métro à Tokyo :

Le réseau est énorme mais très logique. Il est très peu probable de se perdre avec leur signalisation très claire et nombreuse. Très propre, la ponctualité n’est pas une notion vague (bonjour la SNCF…) et les Japonais étant dans l’ensemble très disciplinés, on est que très rarement bousculé en heure de pointe malgré la foule. Les pousseurs en cas de très grosses affluences ne sont pas une légende mais je n’en ai jamais vu. Petite particularité : certaines rames possèdent des wagons réservées aux femmes à certaines heures, en générale en période de pointe. Les plans de quartiers dans les stations ou à la sortie ne sont pas orientés suivant le nord mais suivant la direction où l’on regarde : le haut du plan correspond à ce qu’on voit en face de soi et le bas, derrière soi.

J’ai rejoint mon auberge, le Hotel Graphy Nezu peu après 21 h. Elle était très bien placée,  juste à côté du parc Ueno, à 10 minutes de la station Nezu. Ce n’était pas entièrement une auberge : il y avait une grande cuisine commune (mais du genre très grande) avec un salon commun et un côté bar/restaurant avec une terrasse mais les chambres étaient variables : du dortoir à l’individuelle en passant par la familiale. Les toilettes et les douches étaient revanche communes et séparées. Le 1er soir, en cherchant les douches, j’étais tombé sur une porte marquée “lavatory”. J’avais donc ouvert en pensant trouver la salle de bain et c’était en fait une mini salle de bain avec uniquement un lavabo… et une nana en (très) petite tenue. Elle n’avais pas tourné le loquet. Pas de soucis, un petit “Oups, sorry” et c’était réglé. J’étais dans une petite chambre de 6 lits superposés avec des petits casiers. Au niveau des occupants, ça avait pas mal tourné. Il y avait un Coréen avec lequel j’avais un peu discuté le 2ème soir et une Américaine qui était arrivée le 2ème jour. Elle avait prévu d’aller travailler du côté de Lyon peu après. Dans l’ensemble, je n’avais pas eu beaucoup de contacts dans la chambre. Petit fun fact : on était 3 à avoir le même sac farpoint 40…

Dans la salle commune, j’avais la connaissance d’un couple de Français (la cinquantaine, que j’appellerai Gertrude et Félix) très sympas ainsi qu’une Suisse. Ils étaient en fin de vacances et ils avaient passé deux semaines à parcourir le Japon avec une voiture de location. Un soir, je les avais fait pitié avec mes nouilles et ils m’avaient conviés à partager leur repas. On se retrouvait souvent en fin de soirée, à se boire une verre au bar. Félix était artisan et il faisait parfois le DJ dans certains bar à Bordeaux. Il aimait beaucoup le jazz et la house, musique que je connaissais pas vraiment. Un soir (où j’avais eu moi même quelques soucis), ils avaient prévu d’aller dans un genre de bar club qui avait un orchestre de jazz. Ils n’ont jamais pu en profiter. Ils étaient arrivé un peu tôt (aux alentours de 18 h) et on leur avait fait comprendre de revenir plus tard. Ils s’y sont retournés dans la soirée et là, on leur avait carrément refusé l’entrée… Ils étaient un peu désappointés. J’avais également fais la connaissance d’un groupe composé d’un Japonais, de deux Brésiliens (frère et soeur), d’un Coréen (celui de ma chambrée), d’un Californien et d’un Australien. Ils étaient dans le bar à côté de moi à se faire des parties de Uno mais ils n’y avaient jamais joué (curieusement). A force de les voir galérer, j’avais fini par leur expliquer les règles et fait quelques parties (entre autres) avec eux.

L’auberge offrait un verre de bienvenu tous les jours entre 15 h et 22 h 30 (donc on avait droit à un verre offert tous les jours) et le petit déjeuner pour certaines chambres (pas pour les dortoirs). Elle proposait également des locations de vélos. L’Australien m’avait dit que leur tarif était élevé et qu’il était possible d’en louer dans des magasins pour une semaine pour le même prix. Dans l’ensemble, à 21 € la nuit (pour Tokyo), c’était une très bonne auberge. Il y avait aussi beaucoup de touristes occidentaux.

Comme précisé dans la partie “Itinéraire”, le Japon n’était pas un pays que je souhaitais visiter vu que j’y étais déjà allé quelques années auparavant et que je comptais y retourner un peu plus tard (en 2021 à l’origine mais ça a été reporté). Donc je ne suis resté que dans Tokyo et je n’ai pas vraiment fais de visites. Mes journées étaient dans l’ensemble relativement calme, histoire de recharger mes batteries. Je restait une bonne partie de la matinée dans l’auberge, à faire le tri et les sauvegardes de mes photos, à réadapter la suite de mon itinéraire, faire mes réservations pour le Canada (hébergements, location de voitures) et tout un tas de petits trucs sans vraiment d’importances ou urgents. Je ne l’avais pas prévu mais j’étais arrivé un dimanche, juste à la Golden Week. La Golden Week est la semaine de congé annuelle que prennent la majorité des Japonais. Donc les sites touristiques sont pris d’assaut, les transports longues distances sont remplis et ce n’était pas une bonne période pour y faire du tourisme. Sauf que : pour moi, ça m’arrangeait. Les citadins retournaient dans la campagne, Tokyo se “vidait” de ses habitants. Donc il n’y avait moins de monde qu’habituellement en principe. Cependant, les services étaient également au ralenti. Pas le métro mais les banques ou la poste par exemple. L’empereur avait aussi abdiqué à ce moment là et la passation de pouvoir officieuse avec son héritier se faisait le mardi, qui était alors férié, ce qui compliquait encore un peu plus les choses… La passation officielle était prévue en septembre.

Envoi de colis

J’avais prévu d’envoyer un colis en France de Tokyo, histoire de m’alléger un peu. J’avais quelques achats sur place (pas énorme, quelques mangas d’occasion –  à 1 € pièce, c’était intéressant – et deux figurines. Je n’avais pas explosé mon budget, j’en avais eu pour une trentaine d’euros en tout) et je ne voulais pas m’encombrer avec ça pour le reste du voyage. Mais la plupart des bureaux de poste étaient fermés. J’avais même demandé à deux policiers (qui ne parlaient pas anglais) dans le parc Ueno mais ils m’avaient fait comprendre que ça serait chaud pour toute la semaine. Finalement, à force de chercher et de tomber sur des portes closes, j’étais retourné à l’auberge et j’avais demandé à l’accueil. Le mec a téléphoné à divers agences pour en trouver finalement une pas très loin de la gare d’Ueno qui était ouverte. J’y suis donc allé et là, surprise : les envois de colis par bateaux n’étaient pas possibles pour la France. Je devais obligatoirement passer par le fret aérien. Pas moyen d’avoir le tarif, j’ai été obligé de préparer un colis pour qu’ils le pèsent et qu’ils me disent le prix. Bon, ça sentait l’arnaque. Un Japonais qui était derrière moi m’avait déconseillé d’acheter un colis à la poste, trop cher. Il était mieux d’aller voir dans les supérettes (conbinis) pour récupérer des cartons. Bref, j’avais enfin pu obtenir le tarif : 6 000 Y pour 1,5 kg soit plus de 45 €. C’était plus cher que la valeur totale des objets que je souhaitais envoyer. J’ai laissé tomber et je me suis retrouvé avec encore du poids supplémentaires. Il me restait également quelques cartes à envoyer, j’étais allé un autre jour pendant que j’allais vers le sud de Tokyo, dans une poste qui était ouverte. Mais là, pareil, j’ai eu droit à la petite arnaque spéciale : les envois ne pouvaient se faire que par messagerie express (la plus chère, évidemment). La raison : la taille A 5 des enveloppes… Mouais.

N’ayant pas d’objectif de visites, j’ai passé beaucoup de temps à Akihabara qui était à une vingtaine de minutes de marche de mon auberge mais j’ai aussi beaucoup marché dans Tokyo. Ce qui m’avait permis de passer par certains endroits que je n’avais pas vu lors de mon 1er séjour. J’avais déjà passé une dizaine de jours en cumulé dans la capitale mais il restait encore énormément de choses à voir. Le dernier jour, j’avais loué un vélo à l’auberge, les autres boutiques de locations étant fermées à cause de la Golden Week. 1 200 Y les plus de 6 heures, c’était un peu cher. Je n’avais pas eu beaucoup de chance ce jour là : il pleuvait plus que les jours précédents. J’étais parti au milieu de matinée mais j’ai du faire demi tour au bout de dix minutes : j’étais trempé ainsi que toutes mes affaires et j’ai été obligé de me changer. Ne voulant pas prendre de risque avec mon appareil photo, j’ai du attendre que le ciel se dégage un peu avant de repartir. Je n’avais pas d’antivol mais franchement, ce n’étais pas vraiment nécessaire. Le Japon doit être l’un des rares pays où on peut perdre son portefeuille et le retrouver là où il est tombé de notre poche. Avec même parfois, le portefeuille posé à hauteur des yeux pour être plus facilement retrouvable par le propriétaire.

Le parc Uneo

C’est un parc immense dans le quartier d’Ueno avec un zoo au nord. Plus qu’un simple parc, il abrite également plusieurs musées ainsi qu’une salle de spectacle reliés par de larges chemins sous les arbres. Il y avait énormément d’activités lorsque j’y suis allé. La Golden Week y était probablement pour quelque chose. Il y avait des spectacles comme un jongleur, une démonstration de chorégraphie au sabre, un atelier d’écriture, plusieurs zones avec des stands de nourritures. Dans la salle de spectacle, il y avait une espèce de concours de danses classiques pour petites filles. Je n’y ai assisté, l’entrée était payante et voir des gamines en tutu n’était pas ma tasse de thé. Mais il y avait une foule immense dans le bâtiment avec plusieurs stands de souvenirs et d’arts (j’y avais trouvé des petites aquarelles très jolies).

 

Tout le quartier sud et sud est du parc est une vaste zone commerçante où on pouvait trouver un peu de tout. Le sud était plus orienté bars, restaurants et boîte de nuit. J’y allais de temps en temps pour m’y faire un ramen. Un soir, j’avais décidé de passer un petit moment de détente dans un bar avec une bière et quelques brochettes. Le bar était relativement petit, les serveuses parlaient anglais et j’étais à une petite table où je pouvais même fumer. Parfait. D’autant plus que c’était le jour où j’avais passé plusieurs heures à chercher un bureau de poste ouvert.

Il y avait deux Japonais à une table toute proche à ma gauche, passablement bourré. Il faut que j’explique la configuration : moi face au passage, près de la sortie, dos au mur. A ma gauche le Japonais 1 qui était également face au passage, dos au mur. Et fatalement, le Japonais 2, face au mur et dos au passage. Au bout d’un moment le Japonais m’a parlé, au début je ne comprenais rien à ce qu’il disait puis il a switché dans un anglais approximatif. Il me proposait un plan cul à la japonaise en m’indiquant le plafond et quatre doigts : “Japanese sex !”. Pour info, le chiffre 4 porte malheur au Japon. Alors, j’avais le choix : soit il me proposait une partie de jambes en l’air au 4ème étage, soit une partouze à 4. Dans tous les cas, je n’étais pas vraiment intéressé. Donc j’ai refusé. Ils ont ensuite fini leur bière et ont appelé la serveuse pour régler l’addition. Problème, la carte du Japonais 2 ne passait pas. Pendant qu’il discutait avec la serveuse (n’oublies pas la configuration !) en cherchant un truc sur sa tablette, le Japonais 1 a littéralement sorti sa bite et, affalé sur sa chaise, il s’est mis à se masturber devant la serveuse, qui ne voyait rien vu qu’elle était occupé avec le Japonais 2. Moi, par contre, je voyais tout, étant juste à côté. Dans ma tête, ça faisait “Mais bordel de merde, je voulais juste me boire une bière tranquillement, là ! “. Le Japonais 2 a fini par régler et ils se sont levés pour partir. Le Japonais 1 avait rangé son bordel (sans aller jusqu’au bout, heureusement) mais il n’en avait pas fini avec moi. Il a d’abord essayé de me prendre une clope. Mon paquet était sur la table. Je l’ai bloqué une première fois en posant ma main et un “No”, calme mais catégorique. Il a ensuite essayé de me prendre ma casquette, qui était également posée sur la table. Rebelote, blocage et “No !”. La serveuse est arrivé entretemps avec mon addition et il a voulu me régler la note. En principe, la politesse japonaise exige que l’on refuse pas dans ce genre de cas mais je ne voulais en aucun cas avoir affaire à ce tordu donc pour la 3ème fois, je l’ai bloqué. Il n’a pas voulu en rester là et il insistait tellement que j’ai fini par me tourner vers la serveuse. Elle avait bien remarqué qu’il me faisait chier et elle était resté à proximité. Mais elle n’intervenait pas tant que la situation était encore calme. Je n’ai eu besoin de rien dire, juste avec le regard elle avait compris et l’a viré dehors. Elle était ensuite revenu pour s’excuser mais je l’avais rassurée, ce n’était pas sa faute s’il était bourré et particulièrement chiant.

J’ai fini ma bière et je suis sorti du bar environ 20 minutes plus tard. Il pleuvait. Les deux Japonais m’attendais… Je les ignorés et j’ai pris la rue en mettant ma capuche. Ils m’ont rattrapés et le Japonais 2 me frappa avec son parapluie en me doublant. Bon, là, j’ai perdu patience, j’ai pété un câble et je me suis retrouvé à m’engueuler avec deux Japonais bourrés sous la pluie. A ce moment, je me demandais si je leur cassais la gueule ou si je me limitais à une engueulade. Problème : il y avait quelques passants mais aucun n’avait vu le coup du parapluie ni l’embrouille dans le bar donc si je les frappais, ça aurait joué en ma défaveur avec la police. Donc, j’ai juste attendu qu’ils tentent de m’attaquer. Avec les témoins, j’aurais eu la légitime défense avec moi. Heureusement, ils ont finis par lâcher l’affaire et à se barrer, non sans me lâcher un “Fuck you !” des familles. Je n’avais eu aucun problème de tout mon voyage (et même après) et il a fallu qu’à Tokyo, l’une des villes statistiquement les plus sûres au monde, je tombe sur deux Japonais bourrés à priori homosexuels qui avaient cherché à m’embrouiller parce que j’avais refusé leurs avances…

Shinjuku

C’était un quartier que j’aimais beaucoup. A l’ouest du centre ville, on y trouvais tous les aspects de Tokyo quasiment au même endroit : des grattes ciel, des petites rues avec des bars minuscules ou des restaurants, des parcs, des boutiques (pas forcément pour touristes), des salles de pachinkos, des salles d’arcades, des temples, des loves hotels… De plus, la vie nocturne y était très animée. Près de la gare se trouvait un cinéma avec Godzilla surplombant le toit de l’immeuble et on pouvait voir dans les rues des cosplayers. Il n’était pas rare de voir d’autres personnages géants aux façades des immeubles. J’y allais très souvent le soir pour y manger, en cherchant bien, on pouvait y trouver des petits restaurants pas chers et très bons.

 

La petite France

Curiosité de Tokyo, la rue Kagurazaka au sud ouest du Tokyo Dome était anciennement le quartier des geishas, elle regroupe la plus grande concentration de restaurants/ café français. Cette “petite France” abrite également de enseignes comme Picard ou Paul. J’y ai même trouvé une crêperie bretonne avec le menu en français… Bon, on est d’accord, la France ne me manquait pas vraiment et je n’avais pas vraiment envie de croiser d’autres Français. Mais j’étais relativement curieux de cette rue. J’avais goûté des croissants “à la Française” lors d’un précédent voyage et ça avait été catastrophique. Donc voir comment les Japonais percevaient la France à travers cette rue était intriguant.

 

Tokyo Dome et environs

Le Tokyo Dome est un stade abritant principalement les matchs de baseball, sport très apprécié au Japon (à peu près au même niveau que le football en France). Il est l’un des plus vieux stades couverts du pays. Un musée lui est consacré ainsi que des boutiques officielles de l’équipe locale : les Yomiuri Giants. Le site ne se limite pas qu’au stade, de nombreux bâtiments et attractions sont installés dans la zone : un spa géant, Laqua (un parc d’attraction sur le thème de l’eau), un parc d’attraction plus classique avec grand huit (que l’on peut voir passer au dessus de la rue), une grande roue, des montagnes russes, une salle d’arcade et évidemment une galerie commerciale avec boutiques et restaurants. L’accès au site est gratuit mais ensuite les différents accès sont payants et c’est un peu le bordel entre les billets uniques, les globales sous certaines conditions et les partiels qui ne permettent l’entrée qu’à certains points…

 

Akihabara

C’est le quartier des amateurs de mangas, jeux vidéos et de la pop culture japonaise. Il est surnommé la ville électrique à cause des panneaux lumineux au dessus des boutiques. Il n’est pas rare non plus d’y voir des défilés de karts dans les rues avec les conducteurs en Mario ou autres personnages de Nintendo. Une bonne partie du quartier est dédiée à l’électronique en générale avec une zone marchande spécialisée en câblage, vis et autres circuits imprimés. On y trouve le Club Sega (Sega n’est pas mort), une énorme salle d’arcade sur 4 étages. Les boutiques sont entassées dans des immeubles aux escaliers étroits (avec parfois des ascenseurs) et il faut passer beaucoup de temps à farfouiller dans différends magasins pour y faire des achats intéressants. Les articles que l’on pouvait trouver à des prix avantageux il y a quelques années sont plus rares maintenant avec la montée des prix du à la montée du tourisme dans ce quartier. Un autre point important : la plupart des boutiques fermaient à partir de 19 h et passé 20 h 30, tout était quasiment fermé. Au niveau des magasins, c’était principalement tout ce qui touchait de près ou de loin aux mangas et aux jeux vidéos ainsi que leurs produits dérivés. Cependant, il y avait également toute une zone concernant l’électronique et l’électrique.

Le quartier contenait aussi énormément de maid cafe, des salons de thé où les serveuses étaient déguisées en femme de chambres ou servantes. Dans les rues, ces maid distribuaient des prospectus pour attirer le touriste et le guider, les entrées des cafés n’étant pas forcément bien visibles. Interdiction formelle de les photographier en revanche, si elles te grillaient en train de les prendre en photo, elles se dissimulaient. Du coup, méthode paparazzi. Au premier abord, ces salons me faisait marrer, le concept étant bien wtf. Mais en fait, c’était un peu… dérangeant. Les maid servaient évidemment, mais elles pouvaient aussi accompagner les clients, jouer à des jeux de société avec, poser pour des photos, etc… le tout tarifé évidemment.  En mode jeu de rôle ou si on était fétichiste, ça pouvait passer : la servante/le maître. Mais on se rapprochait beaucoup du concept de la call girl avec toutes les déviances possibles. Il n’était d’ailleurs par rare de voir les règlements à l’entrée des salons, insistant sur le respect des serveuses.

 

Il y avait  également énormément de sex shop (pas uniquement dans ce quartier d’ailleurs), notamment un immeuble de 4 étages entièrement dédié au sexe avec un sous sol pour le SM.  On y trouvait un peu de tout : accessoires, DVD, poupées gonflables, godes, des trucs que je ne connaissais même pas (et que je connais toujours pas, n’ayant pas pu chopper d’info dessus), etc… Une petite particularité : les deux derniers étages étaient uniquement réservé aux hommes. Au début, je n’avais pas compris pourquoi, les articles qu’on y trouvait étaient classiques. Je ne voyais pas ce qui pouvait gêner une femme. En fait, c’était l’inverse. Beaucoup d’hommes étaient gênés qu’une femme soit à proximité quand ils s’achetaient leur poupée ou autres DVD donc il y avait eu ce système mis en place pour qu’ils puissent faire leur achat en toute sérénité. Ce qui était assez paradoxal car ils sortaient tous avec leur sac floqué en gros du nom du magasin… En y réfléchissant, ils pouvaient faire la même chose pour les femmes, certaines ne voulant pas forcément qu’un homme soit à proximité lorsqu’elle s’achète la dernière combinaison en cuir moulant bardées de clous…. En ressortant, j’ai croisé une touriste espagnole qui était arrivée devant l’entrée de l’étage. En lisant le panneau, elle avait très bien compris qu’elle n’avait pas le droit d’y aller mais elle en avait rien à faire. Elle voulait entrer quand même. J’ai failli l’engueuler. Je me suis contenté de lui expliquer que les règles s’appliquaient aussi à elle même si elle était une touriste et elle a fini par faire demi tour mais elle n’était pas contente.

 

OdaÏba

C’est une île artificielle au sud de Tokyo. Lors de mon 1er passage, j’y étais passé très rapidement le soir pour y voir le rainbow bridge, un des ponts reliant l’île à la ville. Construite sur des polders à la fin du XIXème siècle, elle a connu un énorme développement dans les années 80s – 90s. J’y suis allé le dernier jour, à vélo. J’avais fait un détour par Minato, un quartier où se trouve la tour de Tokyo. J’étais également passé par une grande avenue, peu avant le pont Harumi, qui avait été rendue piétonne sur plusieurs centaines de mètres. Je n’ai pas su pourquoi. Le temps que j’arrive sur l’île, le temps s’était dégagé (il pleuvait à torrent lors de mon premier départ de vélo, pour rappel). Je suis allé dans un 1er temps au parc central, au sud de l’île où se trouvait une statue géante d’un robot de Gundam, une série animé extrêmement populaire. Le siège de Fujifilm était aussi à proximité, avec une sphère géante qui était un observatoire. Grosse surprise cependant : un Oktoberfest y était organisé (pas au siège de Fuji mais à proximité du Gundman). L’Okotoberfest est la fête de la bière allemande organisée chaque année à Munich de fin septembre à début octobre. Il était étonnant d’en trouver une version à Tokyo. Pas aussi imposante que sa cousine allemande, elle était organisée sur une place avec une trentaine de stands vendant de la bière allemande ainsi que de la nourriture, japonaise principalement mais on pouvait trouver des saucisses, des frites et même des spaghettis ! J’ai rejoint ensuite la plage Odaïba où il y avait également pas mal de monde. J’ai fini la journée en traversant l’arrondissement Kõtõ du sud au nord pour rejoindre l’auberge par Taitõ.

 

Tokyo était une ville assez agréable à parcourir à vélo. Certains coins sont assez pentus (j’ai eu quelques difficultés pour quelques passages, le vélo de location ayant le minimum syndicale niveau vitesse) mais dans l’ensemble, les rues étaient très roulantes. La traversée du pont Harumi avait été tendue : je ne pouvais rouler sur la route et j’étais obligé de rouler sur le trottoir qui était noir de monde. Le but du jeu était 1) de ne renverser personne 2) de ne pas me casser la figure sur quelqu’un, faute de vitesse suffisante pour maintenir l’équilibre. En dehors ça, j’étais passé par des coins très sympas. Il ne fallait pas que j’oublie qu’on roulait à gauche.

Le jour de mon départ, le soleil était de mise. Après un dernier arrêt au parc Ueno, dans le calme près de l’étang, j’ai rejoint le train à la gare Nippori. Sur le chemin, j’ai une petite maison dont la façade était en cours de ravalement.  Le propriétaire la faisait repeindre dans le style plus ou moins parisien (excepté la couleur rose des murs) avec une plaque “rue des arts”.

 

J’ai rejoint l’aéroport de Narita vers midi. J’ai vidé quasiment tous les yens qui me restaient dans les boutiques (en liquide et sur la carte Suica), notamment en achetant un porte bouteille (pour les petites de 500 ml) en tissus qui s’accrochait à la ceinture et un porte monnaie en tissus. Celui que j’avais avait cassé au niveau de la fermeture éclair… J’avais aussi mangé un dernier ramen dans un des nombreux restaurants.  C’était un peu le bordel d’ailleurs : il y avait une salle pas énorme avec plusieurs stands autour. On commandait où on voulait et on allait ensuite se chercher une petite place avec notre plateau. Sans renverser le ramen… Pas de soucis au passage des douanes. J’ai décollé à l’heure, en fin d’après midi en destination du Canada.

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