La grande muraille de Chine est un ensemble de fortifications dans une partie de la frontière nord. C’est la structure la plus longue et la plus lourde construite par l’Homme. Officiellement, elle fait plus de 21 190 km. Et non, elle n’est pas visible de l’espace, encore moins de la Lune ! Elle fait en moyenne 4 à 5 mètres de large. C’est comme dire qu’un cheveu est visible à une distance de plus de 13 km… C’est une succession de murailles dont les 1ères ont été faites en terre au Vème siècle avant JC, avant l’unification par la dynastie Qin au début du IIIème siècle avant JC. Leur histoire est un peu complexe et je ne vais pas la développer ici (mais si ça vous tente, Nota Bene a fait une vidéo très intéressante à ce sujet). Les parties les plus connues actuellement sont celles construite bien plus tard du XIV au XVIIème siècle par la dynastie Ming. De Beijing, il est possible d’accéder à 9 sections de la muraille situées de 30 mn à 3 h de bus. Évidemment, les parties à moins d’une heure ou une heure et demi sont les plus prises d’assaut par les touristes.
Durant mes préparatifs, j’avais vu qu’une “randonnée” assez courte sur la muraille était possible entre Simatai et Jinshanling (environs 3 h théorique). Donc je m’étais prévu un départ à Simatai, à environ 2 h de Beijing et de revenir par Jinshanling à environ 2 h 30 de la capitale. Le Chinois de l’auberge m’avait beaucoup aidé la veille pour préparer ma journée. Il avait cherché les horaires du bus qu’il me fallait ainsi que le trajet de métro à faire jusqu’à la station de départ. De plus, il avait écrit sur mon carnet prévisionnel les phrases en chinois pour que je puisse acheter mes billets sans problème. Il me suffisait théoriquement de montrer la page. Après m’être trompé de sens dans la ligne 2 du métro, je suis arrivé à la station Dongzhimen peu après 8 h. Il y avait un bus qui partait à 9h, normalement j’étais bon. Il y avait un bâtiment avec un parking couvert avec des bus et des voyageurs. J’ai supposé qu’il fallait aller là pour acheter mon ticket. Après avoir perdu 20 minutes à chercher, j’avais enfin trouvé quelqu’un pour me renseigner. Les tickets s’achetaient directement dans les bus et à priori, les bus que j’avais vus sur le parking étaient des navettes pour l’aéroport… Mon carnet en main, j’ai remonté le boulevard Dongehimen Outer vers le nord en montrant mes phrases en chinois à chaque conducteur de bus arrêté que je voyais ou passant. Sans trop surprises, aucune aide de leur part. Je voyais le temps qui passait et les 9 h qui approchaient dangereusement. J’ai fini par croiser un policier (ce n’était pas très dur, il y en avait toujours un peu partout) qui a bien voulu m’indiquer la direction. Évidemment, mon bus était celui le plus éloigné d’où j’étais mais j’ai pu l’avoir 10 minutes avant le départ théorique. Il n’y avait pas grand monde, environ 1/3 du bus et il est parti avec environ 1/4 h de retard. L’aller m’a coûté 48 Y (≈ 6 €). Pour le ticket, c’était facile : on allait s’asseoir puis le chauffeur passait encaisser. Après un trajet d’environ 1h30, je suis arrivé dans un village au doux nom de Beijing water town. Au loin, au dessus de la ville sur la montagne, on pouvait apercevoir la muraille.
Beijing water town était un ancien village entièrement rénové et réaménagé pour les touristes. Une petite section était accessible librement mais la grande majorité ne l’était qu’à condition de payer l’entrée. Vu que ce n’était pas ma priorité, je suis allé au visitor center pour acheter une entrée la Grande Muraille. Raté, ce n’était pas le bon endroit. Ce centre était uniquement pour ceux qui voulaient visiter le village. Étonnamment, ils ne parlaient pas anglais. Pour l’entrée à la Muraille, il fallait aller dans une petite boutique super discrète au coin de la rue principale. Ils ne parlaient pas plus anglais non plus. De là, des petites navettes d’une dizaine de places partaient régulièrement pour traverser le village et nous déposer au pied du chemin d’accès à la Muraille. Il y avait deux possibilités : soit passer par un téléphérique payant soit y aller à pied. Avec mon vertige, le choix avait été très rapide.
La portion de Simatai était séparée en deux parties : une à l’ouest qui rejoignait Jinshanling avec 20 tours de guet et une à l’est, beaucoup plus escarpée avec 10 tours de guet. Officiellement, seule la zone entre la tour 2 et 7 était ouverte aux visiteurs mais il était tout à fait possible d’aller jusqu’à la tour 10. Le téléphérique menait à un chemin qui rejoignait soit la tour 5, soit la tour 8, au choix. De base, mon idée était de rejoindre la partie ouest et d’aller à Jinshanling. Mais les sections est et ouest étaient séparées par le bras d’un petit lac et je n’ai pas réussi à trouver le moyen d’accéder à la partie ouest. Avec le recul, ce n’était pas plus mal. J’ai appris par la suite qu’il y avait un passage avec un pont suspendu du côté de Jinshanling, j’aurais passé un très mauvais moment. Je suis donc parti vers la section est que j’ai atteinte au bout de 20 minutes de marche sur un chemin très bien aménagé pour le coup. La ballade était agréable, il faisait beau et la pente n’était pas vraiment raide. En haute saison blindée de monde, je ne pense pas que ça aurait été aussi agréable. Le chemin rétrécissait au fur et à mesure que l’on se rapprochait de la tour donc avec une foule, on finissait forcément par se rentrer dedans entre ceux qui arrivaient et ceux qui repartaient. Je suis monté sur la Muraille à partir de la tour 2. Alors, au niveau des tours, il n’y avait rien. Tout était vide, rien que des murs. Même pas un petit panneau explicatif sur leur utilité, la date de leur construction, nada. C’était dommage. Pour le reste, il y avait des portions assez raides avec des marches de hauteurs irrégulières. Un escalier en particulier était presque à la verticale à la sortie de la tour 3 ou 4. L’ensemble était relativement bien préservé, large et il y avait peu de monde donc j’ai pu prendre mes photos tranquillement. Une gamine et sa mère étaient tout de même un peu intriguées par Bibou mais en leur montrant quelques photos de lui dans d’autres endroits, elles avaient à peu près compris. Après la tour 4, la Muraille était beaucoup plus délabrée. Sur les 4 – 5 mètres de largeur, il ne restait peut être qu’un mètre avec un seul côté de fortification encore debout. Il m’a fallu 2 tentatives pour monter un escalier, mon vertige commençant à faire des siennes. Quelques dizaines de mètres plus loin, j’étais sur la crête de la montagne et le passage avait encore rétréci. Il n’y avait que des chaînes sur le côté droit et le sommet du mur côté gauche (dans le sens tour 4 -> 5). Je voyais un peu plus loin que la Muraille reprenait sa largeur initiale, peu avant la tour 5. Mais je n’ai pas pu passer. Trop de vertige, j’ai du faire demi tour. En soi ce n’était pas grave, j’étais arrivé suffisamment haut pour avoir une vue assez dégagée sur les montagnes alentours et j’avais pu avoir une vue d’ensemble de la section ouest qui valait la montée.
Au final, je n’étais pas resté aussi longtemps que j’avais prévu, environs 1 h 30, sans me presser. Je suis donc revenu à mon point de départ et j’ai rejoint le parking avec la navette vers 14 h 30. Un bus partait à 15 h et je suis rentré à Beinjing vers 17 h (il y avait un peu plus de circulation).