Préambule

Pour une bonne base, on va déjà faire une petite définition. Qu’est ce qu’un tour du monde ? Pour moi, c’est un voyage autour de la Terre qui consiste à suivre une même direction générale pour revenir à son point de départ.  Il en existe deux types : sens est – ouest et sens ouest – est. Techniquement, on peut en faire un très rapidement et simplement en avion avec juste des escales mais l’intérêt est assez limité. Visiter un minimum les pays traversés est tout de même préférable. Pour citer un exemple, certains youtubeurs ont fait des vidéos “tour du monde” mais en une semaine avec quelques arrêts de quelques heures à un ou deux jours, et retour. Donc, oui, ce sont techniquement des tours du monde. Mais quel était l’intérêt d’un tel voyage ?

Pourquoi et quand faire un tour du monde ?

On va régler ces deux questions assez rapidement : on s’en fiche du pourquoi et il n’y a pas d’âge idéal pour partir. Il n’est pas nécessaire de chercher systématiquement une justification quelconque. Comment disait Forest Gump : “J’ai juste eu envie de courir !”. Mon projet remonte à loin, très loin dans mon adolescence. L’idée avait germé dans ma tête avec cette question toute simple : pourquoi ne pas visiter tous les pays ?  Ma réponse avait été toute simple aussi : “ouais, bonne idée !”. Dans ma tête d’ado pleine de rêves, la méthode la plus simple était le tour du monde. Partir 2, 3 voire 5 ans sur tous les continents. Depuis, le projet a mûri, évolué au fil des limites que je me suis imposées et aussi par le contexte géopolitique tendu dans certaines parties du globe, l’être humain adorant défoncer la gueule de son semblable. Et plus de 20 ans après, j’ai pu enfin réaliser ce vieux projet. Le plus important dans ce genre de chose est la volonté. Se poser la question “est ce que je veux en faire un ?” et y répondre sincèrement : “oui/non”. Le reste n’est que prétexte. Faire des rencontres, découvrir des cultures différentes, se sentir libre, voir des sites exceptionnels etc… ou à l’inverse : c’est trop cher, je peux pas quitter mon boulot, j’ai des enfants, je suis trop vieux etc… Blabla que tout ça. Je veux/je ne veux pas. C’est tout.

Si on veut, on passe à l’étape suivante et il faut généralement de la patience (beaucoup de patience pour mon cas) et de la motivation pour saisir l’opportunité lorsqu’elle se présente. La mienne est arrivée fin 2017 : fin d’un CDD avec un autre débutant deux mois plus tard mais pour six mois maximum donc relativement libre à partir de septembre 2018. Quand je me suis décidé, la 1ère date de départ évoquée était octobre 2018 au plus tard, à la fin de mon nouveau CDD.  Après, ça faisait un peu juste au niveau organisation et ça impliquait de louper les fêtes de fin d’année avec la famille. Si j’avais fait ça, je me serai fait lyncher, écarteler et empailler. Donc j’ai décalé pour début 2019. En soi, il n’y a pas vraiment de bon ou mauvais moment pour un départ. Selon les lieux, il y aura toujours quelque chose qui fera que ce ne sera pas l’idéal. Jour de l’an, mousson, typhon, pic touristique, froid etc… Le tout est de faire un compromis et d’avoir une date de départ flexible. Quand on part pour plusieurs mois, décaler un départ d’une semaine plus tôt ou plus tard n’a pas vraiment d’importance. En théorie. Pour ma part, j’ai eu quelques impératifs de dates que je préciserai plus tard. Si on ne veut pas, on peut toujours changer d’avis.

Au niveau des limites, il y a toujours des solutions plus ou moins simples (ou compliquées) aux obstacles qui empêchent de se lancer. Tout est une question de priorité et de choix. Encore une fois, il n’y a pas d’âge ou de situations idéales pour faire un tour du monde. On peut le faire en solo, en couple, en famille, en groupe.

Pour finir, on va mettre les choses au clair : non, le monde n’est pas dangereux. Enfin… un peu quand même. Mais c’est la vie elle-même qui est dangereuse, même si on habite dans un pays aisé et en paix comme la France. Elle est mortelle pour 100 % des personnes et toutes les précautions qu’on peut prendre ne nous empêcheront pas de mourir. Paradoxalement, il me semble moins risqué de voyager seul qu’en groupe. Plus discret, on est moins repéré en tant que touriste. Surtout si on n’a pas de sac à dos de 3 tonnes avec soi. Durant mon périple, j’en ai croisé un bon nombre qui voyageait solo (et pas forcément des jeunes), certains depuis plus de six mois, et aucun (homme ou femme) n’avait eu de soucis niveau sécurité. J’ai même rencontré un Italien qui voyageait régulièrement en Afghanistan en solo sans problème. Simplement, vu qu’il connaissait très bien la région depuis le temps qu’il y allait, il évitait les zones instables. Si t’es sceptique, va faire un tour dans les bases de données sur la délinquance et la criminalité en France et compare par rapport aux autres pays. Tu verras que la France est loin d’être le pays le plus sûr du monde. Pour les touristes non plus d’ailleurs. Les arnaques et agressions y sont relativement fréquents. Quant à la mentalité française, les touristes prennent assez cher. On n’est pas parmi les plus accueillants.

Avec des règles simples de bon sens, on ne court pas plus de danger sur n’importe quel point du globe qu’à Paris, même pour une fille. Par exemple, on ne se ballade pas avec des bijoux brillants et son appareil photo flambant neuf au cou dans les favelas à Rio, on ne crie pas « Vive le PSG ! » à Marseille, on ne se rend pas dans des zones de guerre (des journalistes le font mais c’est leur métier), on ne se ballade pas en mini jupe string apparent en Iran (encore moins si on est un homme), on ne provoque pas un flic aux États Unis avec un pistolet à eau, on ne glisse pas un « Salut mon pote, ça gaze ?! »  à Kim Jong-Un ou on ne loue pas un scooter en Thaïlande si on n’en a jamais fait avant. La base, c’est d’arrêter d’être débile, de réfléchir un minimum et de s’adapter aux règles locales. C’est aussi simple que ça. Durant tout mon périple, je ne me suis jamais senti en danger. Il y a eu un ou deux endroits où il fallait que je fasse un peu attention (notamment aux États Unis) mais je n’ai eu aucun vrai problème. Enfin, si. J’en ai eu un seul. Avec un Japonais bourré, à Tokyo, une des villes les plus sûres au monde.

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